Pauline a le ventre chaud
Paresseux, j'y fonds ma nuque, aspirant aux longues caresses
Plage blanche moelleuse dans la nuit écarlate
Dunes rondes et vagues plates
J'attends la tendresse et ne prononce mot.
Rien ne vient puis tout cesse.
Quant à son ventre chaud,
Oui, il me remplit d'ivresse...
Le ventre chaud de Pauline a seize ans,
Jeune volcan impétueux, j'en sens la flamme
Cracher son incendie contre l'écorce neuve
Qui crève de s'ouvrir en une fleur violente, mais
La croûte est si ferme que rien ne s'y imprègne,
Rien ne daigne exulter
Sauf un filet d'encens
Qui embrume mes yeux
Et réchauffe mon sang.
Englobé par ce corps ma pensée s'évapore
Je suis au beau milieu de la Terre et dans ce décor
Je goûte à l'éclosion des tréfonds rocailleux
Du charbon liquoreux que Pauline s'apprête à
Mettre au monde.
Du rouge, partout, du rouge et la lave qui creuse
Les sillons tortueux d'une étrange harmonie
Encre immonde qui défie l'infini
« Je suis confuse» elle dit
Nous le sommes tous les deux
Pauline a le ventre chaud,
Jusqu'en son centre,
Chaude est son antre.